Avant de quitter le pays...

Eliyade arrive près des écuries d'Illuin. Elle a décidé de se trouver un cheval pour son voyage, bien qu'elle ai toujours eux une certaine peine avec ses animaux. Mais, heureusement, Aloysia, elle, connait ses bêtes comme sa poche et lui a proposé de l'accompagner pour trouver son cheval.
L'odeur des chevaux monte aux narines. Les deux Faëlle n'en sont absolument pas gênée et celles-ci jettent de rapides coups d'oeil dans chaque box. Eliyade cherche un cheval robuste, rapide et discret. Heureusement, Aloysia est là pour la conseiller.

Les yeux d'Aloysia se pose sur une jeune jument si blanche qu'elle ressemble à une licorne. Aussitôt, elle dirige son regard interrogateur sur Eliyade:
- Regarde celle-ci? Qu'est-ce que tu en penses?
La jument, grande et svelte, tourne la tête vers Eliyade.

C'est vrai qu'elle est magnifique, mais, je crois que je préfererai un animal plus discret.

Eliyade s'appuya contre un arbre (Les écuries du pays Faël étaient à l'air libre et souvent entourée d'ombre, pour protéger les animaux.)

Tu vois, plutôt comme celui qui est là-bas

Elle désignait un cheval de taille moyenne alezan foncé, une longue liste sur le frond et de grandes balzanes au dessus de chacun de ses sabots.

Alors, tu penses que celui-ci est apte à faire un long voyage?

A mon avis, une princesse peut très bien se permettre un beau cheval blanc mais si tu préfères l'autre, il n'y a aucun problème!

Aloysia s'approcha du cheval alezan en gardant toute fois une distance respectable.
Les yeux brillants de l'animal étincelaient d'un air intelligent.

A mon avis, ce cheval en parfaite santé est tout à fait capable de faire le voyage qui nous attend mais, pour plus de sûreté, allons demander conseil à l'homme qui s'occupe des chevaux! Regarde, il est là-bas, près d'un poulain gris pommelé.

Aloysia entraîna son amie vers le vieil homme aux chevaux, qui mangeait une galette aux herbes d'un air indifférent...

Tu as raison, c'est plus sûr, murmura-t-elle

A la vue des deux filles qui venaient vers lui, il sourit et leur demanda leur raison de leur venue.

Je cherche un cheval pour un voyage prochain, dit Eliyade

Le vieillard leur demanda si elle avait déjà fait un choix. Eliyade lui répondit qu'elle voulait en connaître plus sur le cheval alezan foncé.
L'homme sursauta et lui expliqua que ce cheval était assez spécial et que ce n'était pas forcément un bon choix, mais il ajouta aussi, que si elle le souhaitait, elle pouvait essayer de le monter.
Eliyade accepta, lança un regard à son amie et lui dit gentiment

Je ne me considère pas comme une princesse.

Puis, elle suivit le vieil homme auprès du box du cheval.

Eliyade, suivie d'Aloysia, entra dans le box de l'alezan. Le vieil homme apprit aux deux jeunes faëlles que c'était un très jeune mâle pas encore très bien apprivoisé et qui n'avait pas encore reçu de nom. Eliyade sourit à cette information, imaginant déjà le nom qu'elle allait offrir à son peut-être futur destrier!

Placées aux côtés du cheval, Eliyade s'apprêtait à monter à cru.
Juste avant qu'elle ne le fasse, Aloysia murmura quelques mots à son amie.

Fais quant même attention, Eliyade. Tu ne connais pas encore ce cheval et il pourrait avoir une réaction inattendue. D'autant plus qu'il est très jeune...

Eliyade rassura son amie par une phrase quelconque, s'amusant de la voir si prévenante. Elle grimpa sur le dos de l'étalon et il partit aussitôt au grand galop, ivre de vitesse. Tout d'un coup, Eliyade n'entendait presque plus rien, à part le vent qui sifflait à ses oreilles. Elle entendait même à peine le cri d'Aloysia qui l'appelait. Elle était devenue une flèche vive comme le vent! Une flèche pareille à celles qu?elle tirait d'ordinaire avec son arc.

Bousculée sur le dos du cheval, elle ne pouvait rien faire, sinon attendre qu'il s'arrete, mais, elle essaya quand même la parole, son atout envers les animaux.

Doucement mon beau, tout doux, ey, si tu veux venir avec nous, il faudrait être un peu plus calme tu vois...Allez, s'il te plait, arrete toi...

Mais c'était sans espoir. Le cheval filait toujours, direction Forêt de Baraïl. Heureusement, il cessa de galoper bien avant d'arriver à la forêt.
Le jeune étalon hennit et repartit en arrière. Cette fois, la jeune faëlle le prit comme une ballade rapide et prit plaisir à sentir ses cheveux dans le vent, qui la forçait à s'aggriper à la crinière du cheval.
Elle arriva ainsi auprès du vieillard et d'Aloysia. Suante, mais heureuse.

Il est parfait s'exclama-t-elle.

Et, elle sauta à terre.

Aloysia se précipita vers Eliyade qui tenait à peine debout. La Faëlle épuisée, affichait un drôle de sourire discret.
Aloysia, qui s'était énormément inquiétée lorsque le cheval était parti comme une flèche, fut soulagée de retrouver son amie indemne. Effectivement, le vieil homme avait raison: Ce cheval était spécial.
Mais Aloysia le trouvait assez peu fiable, bien qu'il soit très rapide! Enfin bon, elle faisait confiance à Eliyade qui ne l'avait jamais déçue. Elle sourit et dit à son amie:

Je sens que l'on ne va pas s'ennuyer lors de ce voyage! Et Falaïl (l'étalon gris pommelé d'Aloysia) devrait bien s'entendre avec... Heu... Comment vas-tu l'appeler?, demanda Aloysia avec une pointe de curiosité, Eliyade trouvant toujours des prénoms extraordinaires.

Eliyade sourit et regarda avec intensité le soleil qui se couchait sur la forêt de Baraïl. Les deux jeunes Faëlles allaient bientôt devoir rentrer à Illuin.

Juste au moment ou le soleil filait derrière les arbres, Heliyade murmura

Espoir Landroval Lintë

Puis, elle se tut, regarda autour d'elle. Puis, voyant l'air d'incompréhension de son amie, elle ajouta en souriant

C'est son nom. Mais, on l'appelera Landroval seulement.

Eliyade et Aloysia marchaient d'un bon pas pour ne pas se laisser dépasser par la nuit noire.
C'était une nuit sans lune et l'on n'y voyait pas grand chose.
Les deux faëlles marchaient, accompagnées de Landroval, qu'elles ramenaient à Illuin.

On va installer Landroval dans le pré, avec Falaïl. Ainsi, les deux étalons pourront faire connaissance avant le départ, commenta Aloysia.

La nuit fut bien remplie. Une fois Landroval confortablement installé, Eliyade et son amie finirent les préparatifs pour le départ qui aurait lieu le surlendemain à l'aube. Elles choisissaient l'itinéraire le plus pratique pour rejoindre Al-Vor, où elles comptaient bien dénicher un certain Duom Nil'Erg et préparaient des provisions pour leur longue route. En effet, Al-Vor se trouvaient à environ 170 kilomètres, à vol d'oiseau.
Les deux amies étaient toutes excitées à l'idée de quitter Illuin.
Ce serait bientôt la Liberté...

C'est bientôt le Grand Jour... , murmura Aloysia très bas.

Non, avant de partir, je dois dire aurevoir à Leliann, ça risque d'être long, tu sais bien, c'est comme si c'était ma mère...et puis, je lui ai vaguement parlé, c'est tout. Il faudra attendre qu'elle nous laisse partir.
Demain, je lui parle, je te le promet. Et après, oui, on peut partir.

Eliyade regardait son amie en lui parlant, puis, elle baissa les yeux et ajouta

Elle est la seule qui va me manquer...
Et toi, tu ne veux pas aller dire aurevoir à tes parents et à ton frère?

Oui, je vais y aller ci-tôt le soleil levé. C'est ce qui va être le plus dur, quitter ma famille... Mais ça nous fera une très bonne raison de revenir un jour à Illuin! , s'exclama Aloysia.

Les deux amies discutèrent de leur voyage un bon moment. Si longtemps qu'elles ne remarquèrent même pas le jour arriver. Elles sortirent et se séparèrent pour dire au revoir à leur famille et amis.

Aloysia se dirigea vers un grand arbre bien feuillu, près du quel vivaient ses parents et son frère. A peine avait elle approché qu'une voix retentit.

Qui est-ce?

C'était son frère.

Aloysia , répondit aussitôt celle-ci.

Elle s'avança et découvrit son frère assis dans l'herbe, occupé à taillé un bout de bois. Il regarda sa soeur qui avait un an de plus que lui et lui dit:

Tu vas partir. Alors je t'ai fais un cadeau pour que tu ne nous oublie pas, Papa, Maman et moi.

Son frère lui tendit le bout de bois, gravé en forme de siffleur. L'animal était magnifique. De jolis détails ciselait le bois et le siffleur semblait presque vrai malgré sa taille très, très réduite.
Aloysia discuta de longues heures avec son jeune frère, puis, se leva et s'en alla, après lui avoir dit ces mots:

Ce n'est qu'un au revoir, petit frère. Je reviendrai.

Puis, elle se dirigea vers la lisière de la forêt, pour dire au revoir à ses parents. Beaucoup d'embrassades eurent lieu, avant qu'elle ne reparte, les larmes aux yeux, trouver Eliyade.
La nuit était déjà bien avancée.

Pendant ce temps, Eliyade était partie de son côté...

Eliyade cherchait sa nourrice depuis un moment déjà lorsqu'elle l'aperçut discutant avec un de ses nombreux amis. Elle attendit derrière un énorme arbre puis, dés que l'homme disparu elle courut vers Leliann et lui sauta dans les bras. Puis, après l'avoir embrassée, elle commença à lui expliquer ce qu'elle souhaitait faire.
Lelian lui répondit qu'elle le savait déjà, qu'elle avait deviné. Elle la laissa partir, mais pas avant de lui avoir fait mille recommendations et de lui avoir fait promettre de donner le bonjour à un homme d'Al'Vor qu'elle semblait bien connaître.
Puis, Eliyade la quitta, les larmes aux yeux.
Elle partit rejoindre Aloysia.

Aloysia et Eliyade marchait ensemble dans la nuit froide.
Elles partaient dans quelques heures et auraient du se reposer mais, au comble de l'excitation, elles n'arrivaient pas à fermer l'oeil...
Elles finirent quand même par somnoler un peu, avant de se préparer à partir, avant le chant du coq.
Aloysia rentra dans le pré des chevaux et s'approcha de Falaïl, un léger harnachement à la main.

Je suis désolé Falaïl mais tu vas devoir porter une selle. Je sais que tu n'aimes pas mais nous partons pour un très long voyage à travers le monde et tu devras porter une petite charge, comme nous tous. Alors je vais te seller. Doucement... Tu vois, ça fait tout bizarre mais c'est nécessaire pour porter une petite réserve d'eau...

La selle de Falaïl comportait des sortes de poches sur les côtés pour pouvoir transporter quelque charge. Aloysia y casa des gourdes d'eau et quelques fruits. La faëlle portait elle-même une sorte de sac à dos très spécial qui contenait de l'eau et une quantité assez étonnante de galettes aux herbes. Eliyade étant végétarienne, les voyageuses emportaient avec elles très peu de viande.

La tension des faëlles rendaient les chevaux nerveux.
Ils allaient partir.

Heliyade monta son cheval, sur lequel elle avait mis un tissu à poches, que Leliann lui avait cousu. Puis, elle attendit son amie et elles quittèrent Illuin, sans bruit, elles se dirigeaient vers la forêt de Baraïl.
Cela faisait un petit bout, mais elles décidèrent d'avancer au maximum le premier jour.

Leliann était derrière la coline avec Mio, le frère d'Aloysia, et ils regardaient partir les deux filles dans l'ombre, cachés. Pui, les chevaux disparurent.

Eliyade et Aloysia se rapprochaient de plus en plus de la forêt de Baraïl. Elles se trouvaient déjà sous le couvert des premiers arbres et des chants d'oiseaux mélodieux retentissaient partout, meublant la forêt de sons. Une faible brume recouvrait les alentours et l'air était chargé d'humidité.

J'espère que nous ne rencontrerons pas trop d'obstacles dangereux jusqu'à Al-Vor , s'inquiéta Aloysia.
Je ne veux pas trop me battre.

Le temps s'écoula assez rapidement jusqu'à midi, où les jeunes faëlles s'arrêtèrent. Assises sur un gros rocher plus ou moins plat, elles dégustaient une galette aux herbes, spécialité de la mère d'Aloysia. Soudain, alors qu'Aloysia et Eliyade abreuvaient Landroval et Falaïl, le ciel se couvrit encore plus et la pluie se mit à tomber. Le tonnerre retentit et les chevaux hennir doucement, affolés. L'orage semblaient dangereux. Il avait débuté depuis à peine une minute que les faëlles étaient trempées. Elles devaient trouver un abri, pour leur sécurité...

Je sais s'écria Eliyade!
Lorsque Landraoval m'a emporté, j'ai vu de loin une vieille cabane, avec un peu de chance, elle est vide. Surtout qu'elle n'est pas loin, n'est ce pas cher Espoir?

Le cheval la regarda d'un air satisfait, puis, piaffa dans la direction à prendre.

Alors, tu viens? s'impatienta Eliyade

Aloysia, descendue de Falaïl pour lui laisser plus de mouvement, suivit Eliyade. La pluie battait violamment et les voyageurs avaient de la peine à se repérer. Heureusement, Eliyade (enfin, Espoir!) retrouva rapidement la cabane dans laquelle tout le monde rentra, sans s'assurer des dangers qui pouvaient s'y trouver...

Je n'y vois rien! Je vais dessiner... , déclara Aloysia.

Aloysia se concentra et, sans trop de difficulté, fit danser une petite flammèche au bout de ses doigts qui démontra que personne, par chance, ne se trouvait dans la cabane.
Par la suite, Elle alluma un feu au centre de la vieille cabane et les deux faëlles installèrent un campement, la nuit allant tomber dans quelques heures.

Très vite, fatiguée, les deux faëlles s'endormirent, sous l'oeil attentif de leur deux chevaux. Falaïl avait appris à surveiller quelqun. Eliyade se promit de l'apprendre à Landroval, elle-aussi.

L'aube se leva doucement sur la minuscule cabane et laissa entrer un filet de lumière par la fenêtre. De suite, Eliyade et Aloysia était debout, préparaient leur affaires, puis, sortirent.

Falaïl était bien là, mais Landroval avait disparu.

Eliyade appela son cheval dans toute la forêt, en vain. Il semblait introuvable. Aloysia, elle aussi le cherchait, criant son nom à tort et à travers.

Landroval! Reviens!! S'il te plait! Viens par ici Espoir Landroval Lintë!

Mais l'étalon ne répondait pas. Il fallait pourtant qu'Eliyade le retrouve! Falaïl ne pouvait certainement pas supporter le poids des deux faëlles jusqu'à Al-Vor!
Soudain, alors qu'Eliyade et Aloysia continuaient d'appeler Landroval, quelque chose bougea dans les fourrés. Tout le monde se tut.

Le son devint de plus en plus fort.

Ce n'est pas mon Landroval, chuchota Eliyade

Puis, quelques minutes plus tard, l'animal du fourré ne se faisait pplus entendre et Espoir Landroval Lintë réaparru par derrière au coté de Falaïl, comme s'il n'était jamais parti.

Maintenant que Landroval est là, partons, je prèfère ne pas savoir ce qu'il y avait dans les fourrés.

Mais, justement, il n'était pas d'accord, et à peine les deux faëlles furent sur leur cheval, qu'une espèce de blaireau géant de couleur roussâtre sauta sur la croupe du cheval de derrière, Landroval.

Landroval hennit, et se cabra. Le drôle de blaireau plantait ses crocs dans la chair du cheval. Les yeux d'Espoir Landroval Lintë étaient exorbités de terreur. Et de douleur.

Aloysia essaya de dessiner quelque chose pouvant sauver Landroval mais, stressée par l'attaque, elle n'arrivait pas à finir son Dessin. Finalement, Elle banda son arc et visa le blaireau. Mais elle n'eut pas le temps de tirer. Un dixième de seconde avant qu'Aloysia ne tire sa flèche, le blaireau lacha prise et tomba, raide mort.
Eliyade avait tiré.